Noël dans une famille péruvienne au lac Titicaca!
Fêter Noel loin de notre famille était pour nous très difficile. Depuis plusieurs semaines, nous cherchions une maison pour pouvoir fêter Noël tous les 8 sur le lac Titicaca. Seulement, le lac est très touristique et nos recherches restaient sans succès.
Stéphan et Stéphanie, lors d'un couch surfing à Lima ont eu un contact sur l'île d'Amantani située au milieu du lac. Nous avions très peu d'information sur ce logement et aucun site internet pour nous guider. Nous avons décidé de faire confiance au destin et de partir à l'aventure sur cette île pour passer les fêtes de Noël.
De Cusco, nous prenons un bus de nuit direction Puno, ville bordant le lac Titicaca. Arrivés à 5h30 du matin, nous nous dirigeons vers un petit restaurent pour nous réchauffer et prendre un bon petit déjeuner.
A 7h30, nous nous rendons au port pour prendre un bateau. Nous avons le choix entre un bateau touristique ou un bateau de locaux. Notre choix est vite faite puisqu'en parlant avec le capitaine, nous nous rendons compte très vite qu'il connait la famille chez qui nous allons loger pour Noël.
Nous profitons d'avoir encore de la connexion pour appeler notre famille car nous ne savons pas s'il y en aura sur l'île.
La traversée dure 4 heures. Le lac s'étend à perte de vue. Les enfants sont impressionnés de la grandeur du lac et pensent qu'il s'agit d'une mer...
Au bout d'une heure et demi, le capitaine nous arrête sur une île flottante, fabriquée en roseau totora. Nous avons l'impression d'être projeté dans un décor de carte postale. Trop surfait à notre goût et pas assez authentique, nous nous sentons mal à l'aise. La moindre photo est payante, les habitants nous dévisagent ou nous fuient. Nous repartons au bout de 15 minutes.
Après 2h30 de bateau, avec l'odeur de l'essence dans les narines, le bruit du moteur dans les oreilles et les 3 ou 4 arrêts du capitaine pour cause de sur-chauffe du moteur ou d'hélice bloquée par les roseaux, nous arrivons enfin!!!
A notre arrivée, Gerardo, notre hôte, nous attend et nous aide à porter nos bagages jusque dans sa ferme. Celle-ci est très simple mais chaleureuse et pleine de charme. A peine rentrés dans la cour, Flora, la femme de Gerardo nous accueille avec un grand sourire et nous prend dans ses bras.
Nous savons à partir de ce moment que nous allons passer un excellent séjour.
Les chambres donnent sur le lac et sont décorées avec soin. On s'y sent tout de suite très à l'aise... Pour compenser le manque de chauffage, nous avons trois couvertures épaisses en laine sur chaque lit. Avec le poids des couvertures, autant vous dire que quand on est dessous, on ne peut plus bouger! On n'a pas froid non plus!!!!!
La vie sur l'île est simple et rustique. Les habitants sont tous habillés en habit traditionnel au quotidien. On vit ici au rythme des saisons et au contact de la nature qui peut se révéler très rude. La nourriture provient des cultures familiales et du troc avec les pêcheurs. Il y a également un peu d'élevage mais la consommation de viande reste rare et est réservée pour les jours de fête.
La maison n'est pas raccordée au réseau électrique. Seul un panneau solaire permet de recharger les petits appareils et d'avoir la lumière. Il n'y a pas non plus l'eau courante. Gerardo nous explique qu'ils ont l'avantage d'avoir une source qui leur permet d'arroser leurs cultures et de remplir des cuves pour les usages quotidiens. Depuis peu, grâce à l'argent du tourisme, ils ont pu investir dans un chauffe-eau solaire qui leur permet d'avoir de l'eau chaude pour la vaisselle ou pour prendre la douche. Nous prenons conscience que notre contribution va permettre d'améliorer le quotidien de cette famille.
Flora, nous a préparé de bons petits plats, c'est une super cuisinière! Nous nous sommes vraiment régalé, surtout avec ces délicieuses soupes à chaque repas!
A chaque fois que nous en avons eu l'occasion, nous l'avons aidé à la cuisine. Ce furent des moments très agréables, riches d'échanges et de complicité.
Petite anecdote : quand les garçons, Maxime et Stéfan se sont mis a préparé des crêpes, les anciens étaient surpris et très étonnés de voir des hommes derrière les fourneaux! Les femmes, quand à elles, nous confirment qu'ici aussi les choses sont en train de changer mais que ce n'est pas facile...
Nous sommes hébergés dans une famille Quechua. Par conséquent, ils ne fêtent pas du tout Noel comme nous. Ils n'ont pas de sapin de noël et n'attendent pas non plus le père noël. Nous leur avons expliqué comment nous fêtions Noël. L'après midi même nous partions à la recherche d'un arbre de noël. Marine et Perrine sont revenues avec une grande branche d'eucalyptus. Plaisant à tout le monde, les enfants l'ont décoré avec ce que l'on pouvait trouver dans la nature (feuilles, graines...) et ce qu'on avait dans les valises : bracelets inca, porte clefs...
La veille de Noël, tous les membres de la famille de nos hôtes, venus de loin pour certains, se sont réunis pour manger de la soupe, du panneton et boire du chocolat chaud. Pour notre plus grande joie, ils nous ont invité à leur grande table. Ce fut un moment remplis d'émotion, de rires, de chansons...
En échange, nous leur avons offert des pop-corn, les crêpes que les garçons ont fait et du mousseux. Apparemment, ils n'ont pas l'habitude de boire de l’alcool, ils étaient donc ravis de boire un verre avec nous.
En échange, nous leur avons offert des pop-corn, les crêpes que les garçons ont fait et du mousseux. Apparemment, ils n'ont pas l'habitude de boire de l’alcool, ils étaient donc ravis de boire un verre avec nous.
Certains enfants ont joué du violon et Marine nous a joué et chanté "petit papa noël" à la guitare. Ce fut un moment très agréable et qui restera longtemps dans notre tête et celles des enfants.
Eh là! à notre grande surprise, les femmes nous servaient des assiettes remplies de soupe, de dinde, d'agneau et de pommes de terres. Gardant le sourire afin de dissimuler notre étonnement et surtout notre manque d'appétit, nous goûtons (avec les doigts bien sur car il n'y a pas de couverts) notre plat. Pleins de saveurs, nous finissons tous nos assiettes pour le plus grand bonheur de nos hôtes.
Cette île est vraiment un paradis pour nous mais surtout pour les enfants qui vont et viennent comme ils le veulent. Tout le monde se connait et les enfants sont choyés par tous les voisins. Chaque matin, ils vont voir et donner à manger à l'âne, le veau, les moutons et les cochons d'indes. Marine a fait connaissance avec les filles de Flora et Gerardo. Malgré la barrière de la langue et une certaine timidité, elles ont passé un long moment le jour de Noel à peindre sur des galets avec la peinture que Marine avait reçu au Père Noel.
Nous partons pour une randonnée vers le point le plus haut de l'île : Pachamama qui est la déesse de la terre mère nourricière dans la culture Quechua. Au sommet de la montagne, on y trouve un sanctuaire qui lui est dédié.
Le chemin est long et difficile, particulièrement pour les enfants car, ne l’oublions pas, nous sommes à 4000 m d'altitude. Le moindre effort rend la respiration difficile.
Le chemin en vaut la peine car la vue au sommet est magnifique, avec un panorama à 360° sur le lac!
Nous nous sentons si bien dans cette famille que nous décidons de rester une journée de plus.
Mais toutes les bonnes choses ayant une fin, le jour suivant, il est temps pour nous de continuer notre route et de se dire au revoir.
Seulement avant de repartir, Flora nous fait l'honneur de nous sortir toutes ses tenues traditionnelles. Nous nous prêtons volontiers au jeu le temps d'une photo. Flora est ravie de nous voir tous habillés ainsi. Pour les enfants, il est même difficile de leur faire enlever, ils aimeraient bien repartir avec!
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